lundi 27 août 2007

Grèce: les incendies font rage, ouverture d'une enquête judiciaire


Soixante-trois morts, des villages évacués, des forêts et des cultures parties en fumée: les incendies ont fait rage lundi en Grèce pour la quatrième journée consécutive, tandis qu'une enquête préliminaire a été lancée et sept personnes inculpées pour incendie criminel.
"Nous poursuivons une lutte acharnée, notre priorité immédiate concernent les victimes de ce sinistre", a déclaré le Premier ministre grec Costas Caramanlis, lors d'une rencontre avec le chef de l'Etat, Carolos Papoulias.
Le procureur du service antiterroriste, Dimitris Papaguélopoulos, a ordonné une enquête préliminaire "pour déterminer si les crimes d'incendies volontaires pendant l'été sont inclus dans la loi antiterroriste".
A l'approche des élections législatives du 16 septembre, une polémique s'est engagée dans le pays (où l'état d'urgence et un deuil national de trois jours ont été décrétés), sur l'origine criminelle présumée de nombreux foyers et la réponse des autorités face à la catastrophe.
Le service des pompiers a annoncé lundi l'arrestation et l'inculpation de sept personnes pour incendie criminel.
Alors que le pays ne possède pas de cadastre national et que le secteur de la construction fleurit, les autorités et l'opinion publique sont vigilants face à la spéculation immobilière sauvage surtout lors des périodes précédant les élections.
Le porte-parole du gouvernement a souligné que 6.404 incendies s'étaient produits jusqu'à présent cette année contre près de 4.600 en 2006, soit une hausse de près de la moitié alors que l'été n'est pas terminé.
Evoquant le premier la thèse d'incendies criminels, le Premier ministre Costas Caramanlis a assuré samedi que toutes les régions parties en fumée seraient protégées et "reboisées".
"Les gens sont très solidaires et irrités par tous ces incendies, des centaines de personnes effectuent des patrouilles 24 heures sur 24 dans la montagne", a indiqué à l'AFP Sotiris Botas, responsable des quelque 200 gardes forestiers volontaires du Mont Hymette, près d'Athènes, où deux incendies se sont produits depuis samedi.
Avec un vent de plus de 70km/h, trente incendies a toujours menacé lundi l'ouest et le sud du Péloponnèse, où persistent les fronts les plus importants, impossibles à circonscrire jusqu'ici, malgré une baisse de la température à 33 degrés.
Plus de 800 pompiers et 800 soldats grecs, assistés de dizaines de pompiers venus de l'étranger avec 20 avions et 19 hélicoptères, ont combattu le feu sur la péninsule où ont péri jusqu'ici 59 personnes. La plupart sont mortes dans des villages isolés en Elide, ainsi que sur l'île d'Eubée, où quatre personnes ont été tuées.
Les flammes ravagent les régions de Mégalopolis et les massifs du Parnon et du Taygète, qui surplombe le Magne, dans le Péloponnèse.
C'est là qu'opèrent depuis lundi quatre avions français envoyés dimanche de Paris avec 62 sapeurs-pompiers.
Le deuil et le désespoir règnent dans la région où une trentaine de villages ont été évacués et des milliers d'hectares de forêt sont partis en fumée.
Plusieurs habitants isolés appelaient lundi à l'aide les autorités via les télés locales. "Nous suffoquons, nous n'avons pas de masques, nous ne pouvons pas respirer", a indiqué un habitant du village de Pinia sur une chaîne privée.
"En dix minutes, le village a été encerclé, mais nous avons dû nous débrouiller seuls, il n'y avait pas un seul pompier", a raconté à l'AFP Spyros Petrakios, maire de Chrissafa sur le Mont Parnon.
Répondant à un appel à l'aide d'Athènes à l'Union européenne, l'Espagne a envoyé lundi deux avions et l'Italie un. Tous les trois opèrent sur l'île d'Eubée, où les flammes ont endommagé plusieurs maisons dans le village de Mystro.
Outre Chypre qui a déjà envoyé 30 sapeurs-pompiers, la Grèce attendait dans la journée une dizaine hélicoptères des Pays-Bas, de Suisse et d'Allemagne.

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