dimanche 19 août 2007

Deux jours après l'inondation de deux mines en Chine, 181 mineurs toujours disparus

XINTAI, Chine - Les familles de 181 mineurs portés disparus dans l'inondation de deux mines de l'est de la Chine ont manifesté dimanche et réclamé informations et explications, l'espoir de retrouver des survivants semblant minime 48 heures après le drame.

Selon Li Yizhong, directeur de l'administration publique pour la sécurité, la brèche dans une digue de la rivière Wen (province du Shandong), responsable de l'inondation, a été comblée, et les pompes installées dans les deux mines ont commencé leur travail.
Mais on ne savait pas combien de temps il faudrait pour assécher les puits, ni s'il y avait encore un quelconque espoir de retrouver des survivants parmi les mineurs pris au piège.
Si les autorités ont bloqué l'accès aux deux mines concernées, situées à environ 600 km au sud-est de Pékin, les proches des disparus se rassemblaient devant les grilles, laissant libre cours à leur colère et réclamant des nouvelles à grands cris.
Ren Hua, dont le mari est l'un des disparus, a expliqué avoir téléphoné vendredi, peu après le drame, pour s'entendre dire qu'il n'y avait pas de problème et que l'eau avait commencé d'être pompée dans la mine. Mais en arrivant samedi sur le site avec son fils de 11 ans, elle s'est rendue compte qu'il n'en était rien. "Nous voulons savoir ce qui a été fait", disait-elle en pleurant.
Tous se plaignaient du manque d'information, aucune liste des mineurs pris au piège n'ayant été rendue publique. "Personne ne dit rien sur ce que se passe", déplorait Li Chuanmei, dont le frère est disparu. "Ils n'ont pas dit s'il y avait des survivants. Ils traitent ces gens comme des marchandises. On pourrait s'attendre à ce que quelqu'un sorte nous dire ce qui se passe, s'il y a des signes de vie, s'ils sont morts ou vivants", déplorait-elle.
La presse également était tenue à distance, les journalistes locaux ayant reçu l'ordre de quitter les lieux, alors que la principale chaîne de télévision d'Etat ne consacrait que 30 secondes à l'accident dimanche, bien loin de l'ouverture du journal de la mi-journée.
La production de charbon en Chine a plus que doublé depuis 2000, la demande ayant suivi la croissance exponentielle du boom économique chinois.
Les mines de charbon de Chine sont les plus meurtrières au monde, en raison surtout du mépris des règles de sécurité par leurs administrateurs.
L'accident le plus meurtrier remonte au 14 février 2005, quand une explosion dans la mine de Sunjiawan, dans la province de Liaoning, avait coûté la vie à 214 mineurs.

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